Hier matin.
La journée commence bien. Michigan m'accueille au levé comme d'habitude. Il lui faut sa caresse matinale pour bien démarrer la journée. La matinée se déroule comme d'habitude. Après le repas, je pars à l'atelier de dentelle...
Puis; tout s'enchaîne !
Je rentre vers 17 heures. Thierry m'attend devant la porte, le visage défait. Vite me dit-il, Michigan ne va pas bien. Il vient de rentrer lui aussi et voit que Michigan a vomi. Elle ne veut ni ne peut se lever. Mais le supplice est son regard, la tête bloquée sur le côté. Je pense à un AVC ! J'appelle le vétérinaire, cela sonne occupé, alors, je décide d'y aller. Il faut la porter pour la mettre dans la voiture.
C'est bien ce que je craignais. Le diagnostique tombe, AVC ou tumeur ! Que faire, l'un ou l'autre à son âge, ça ne laisse que peu d'espoir. Décision est prise d'aller jusque Lille, une grande clinique vétérinaire fait des IRM.
Une fois examinée, je suis devant un dilemme. Prendre une décision fatale ou tenter l'impossible, la soigner sachant qu'elle peut garder des séquelles, sachant qu'il faudra la porter pour les besoins, les repas. La voir dans cette état de souffrance me déchire, pourrais-je le supporter longtemps ?
Voila... Michigan n'est plus.
Elle aura vécu 14 ans 4 mois et 25 jours, et, à un mois près, 6 ans avec nous.
Un tourbillon, nous sommes pris dans un tourbillon ! Le matin, elle sort pour ses besoins et monte allègrement les quelques marches qui la mène dans le jardin. Chose qui était devenue assez rare, car son arthrose, son âge avancé l'handicapaient et il lui arrivait même de rater une marche et de débouler en bas.
Avec Michigan, c'était une place pour chaque chose, chaque chose à sa place. Que je sois dans la cuisine, dans le bureau ou le séjour, elle avait "SA" place. Jamais obligés de lui demander de se pousser, jamais obligés de la remettre à sa place, La perle quoi ! Mais bien que se voulant toute petite pour ne pas gêner, elle tenait une place importante et laisse un vide immense dans notre vie.
Trop de choses me font penser à elle. Tout me rend morose, tout me fait fondre en larme. En faisant cette photo, en l'enregistrant, un coup de poignard me fend le coeur en pensant que c'est la dernière que j'enregistre dans son dossier. Je n'arrive pas encore à imaginer que se soit vrai !
Michigan c'est son sourire, son "ponpon" se trémoussant de plaisir dès qu'une chose agréable lui arrive. Michigan c'est les sorties, le bois, cette nature qu'elle aimait tant. Encore lundi, elle a fait son petit kilomètre dans la forêt, reniflant la moindre odeur, respirant, humant, toujours devant, moins qu'avant, Dolby la précède, mais "à sa place". Michigan c'est la douceur, l'amour en majuscule, l'amour toujours. Jamais ne se plaint, jamais ne dit rien. Elle accepte tout, même les maladresses de Dolby qui parfois lui faisait du mal à cause de sa fougue. Jamais un coup de gueule, elle lui a appris la sagesse. Michigan a bien rempli son rôle. Elle a fait de son petit fils, un chien qui est placide, pas une once de méchanceté. Il est à son image !
Hier matin à cette heure, elle était couchée à ma droite, à "sa" place pendant que j'étais à mon ordinateur et à 20 h 30, elle s'envolait pour le Paradis. Je veux tant croire qu'il existe, car si un être le mérite, c'est bien elle.
"SA" place est désormais au Paradis et je la remercie de tout ce qu'elle a donné sans compter. Je la remercie de toute sa patience, je la remercie de m'avoir donné l'envie et l'espoir dans un moment délicat de ma vie. Je la remercie d'avoir existé ! Elle m'a comblé de bonheur, à elle maintenant d'avoir ce bonheur dans cet Eden que je lui souhaite vert et ensoleillé.
Adieu ma belle, douce et tendre Mimiche, Nounoute, Noute, Doudouce, et tous les petits sobriquets que je pouvais trouver pour te prouver mon affection.
Michigan, je t'aime à tout jamais !