Le compte à rebours a commencé
Dans une semaine la 96ème felibrée aura commencé à cette heure ci pour les enfants des communes environnantes. Pour ma part, je serais présente avec J.Pierre notre référent costume du comité, pour une démonstration de dentelles aux fuseaux. Je souhaite faire connaitre cette discipline à la jeunesse qui ne savent peut-être pas ce cela existe encore.
Depuis fin janvier, nous sommes à l'oeuvre, les petites mains, pour confectionner des costumes traditionnels Périgourdins situés dans les années 1850 (environ)
Nous avons été aidés dans cette tâche par Jean-pierre qui est le référent costume du comité des Felibrées. Il nous a montré des costumes faits par lui-même, nous a conseillé sur le choix et la difficulté pour les faire. En effet, nous ne sommes pas couturières ni les unes ni les autre, mais pour certaines avec des notions. L'entraide a été des plus importante.
http://www.marottes.powa.fr/index.php/mes-creations/mes-photos/243-la-felibree-de-la-douze-1#sigFreeId517f85ff8a
Nous nous sommes fait la main sur nos costumes, puis nous avons commencé les commandes.
Un costume c'est une jupe plissée devant, froncée derrière fermée par un lien qui fait le tour de la taille. Ensuite il y a une chemise (blanche en principe), puis un tablier plissé et arrêté à 20 cm du bas de la jupe. Un caraco près du corps est l'idéal, mais on a plié sous la difficulté, bien que cela ne me rebutait pas. Puis une coiffe. Pour les hommes, nous avons fait des blouses et des gilets. Nous avons été aiguillé aussi avec le livre de Ginette Valprémy aux éditions Fanlac : " Costumes et coiffes du Périgord". Elle le commence comme ceci :
- Le costume régional, au même titre que la langue et les traditions est le reflet de l'histoire des hommes et des femmes d'un même terroir... les costumes précisent la position sociale de ceux qui les portent. De plus, si les uns doivent acheter les matières premières, les autres, les paysans, pour subvenir à leurs besoins vestimentaires, utilisent d'abord le lin et le chanvre qu'ils cultivent et la laine donnée par les moutons.
En milieu rural ces matières étaient nettoyées, lavées, filées et tissées pour en faire des toiles grossières. Les couleurs de l'époque les plus utilisées sont le bleu pastel, le bleu très foncé, , le noir, le marron, le gris, le rouge garance. La couturière passait dans les villages et les fermes pour fabriquer les costumes tous taillés sous le même coup de ciseaux.
Elle continue ainsi :
-A cette époque, pour l'homme et la femme, la chemise est le sous-vêtement indispensable que tous utilisent.
Faites dans des matières lessivables, la chemise touche le corps protégeant les pièces du costumes peu commode à nettoyer... On se lave bien peu, les mains assez souvent, le visage quelque fois, les pieds à l'occasion et pour le corps que l'on ne doit pas dénuder, on change de linge, une chemise blanche suffit à donner la propreté...
"Etre propre signifiait alors, être décent, avoir une bonne présentation, l'aspect extérieur seul comptait."
Je pourrais citer indéfiniment tant ce livre est instructif, mais voila, avec modération . On ne portait pas de culotte, on cumulait les jupons "lu cotilhon" (jusque 7 parfois, en tissu, laine...), cela tenait chaud l'hiver. On mettait de la paille dans les sabots. Beaucoup de tabous, de pruderie, et surtout les hommes régentaient la tenue vestimentaire de leur femme. Ils n'auraient pas toléré qu'elles portes ces pantalons fendus, apparu vers 1860
, par contre eux, ont commencé à cette époque à porter des caleçon long surtout en hiver.
Voila l'essentiel, ce qu'il faut savoir pour confectionner une tenue Périgourdine traditionnelle sauf que... on doit faire avec les tissus de maintenant ! C'est ce qui a été le plus difficile à faire comprendre : rester le plus proche de la réalité.
Entre les galères du démontage, des retouches, le plaisir de se retrouver deux fois par semaine, quand ce ne fut pas trois aux temps forts, était au rendez-vous. On a eu de franches parties de rigolade, on a appris à se connaitre au fil du temps, à s'apprécier, et on ne voyait pas les heures passer.
Voila, l'atelier a fermé ses portes hier, jeudi 25 juin, on a clôturé cette belle aventure par un repas des costumières et une série de photos sous les guirlandes de fleurs fabriquées par les bénévoles (cela sera sujet d'un autre article).
http://www.marottes.powa.fr/index.php/mes-creations/mes-photos/243-la-felibree-de-la-douze-1#sigFreeIddc08e379c0
Maintenant, une autre lourde tâche, faire en sorte que cette Félibrée soit la plus belle de toutes !
PS : je dois préciser que tout cela s'est fait sous le coût du bénévolat. Les costumes étaient fait moyennant une petite somme d'argent, mais qui n'a profité à aucune de nous. Je le dis, car la rumeur dit le contraire, mais... on arrête pas la rumeur